Séjour à Montagnac (1)  Visites de Pézenas et de Montpellier.

par Michèle C

Pézenas, ville blottie dans la plaine de l’Hérault, est une ville chargée d’histoire qui possède un centre historique remarquable. En 1261, la ville est rachetée par St Louis et devient une des premières villes du midi à être rattachée à la couronne. Bénéficiant de privilèges, de nombreuses foires y ont lieu, qui feront la fortune de la ville. Beaucoup de drapiers languedociens font du commerce avec de grandes cités comme Pise et Gènes … En 1456, se tiennent pour la première fois les Etats Généraux du Languedoc qui garantissent à Pézenas une grande autonomie et cela va durer plus de 2 siècles.

De son passé prestigieux, Pézenas à conservé un très bel ensemble architectural. Grâce à  notre guide nous avons découvert les très beaux escaliers aux Hôtels Lacoste et Carion, mais pour cela, il faut pousser de lourdes portes donnant sur la rue. La Maison Consulaire sur la place est entourée de très beaux édifices, tous construits en calcaire coquillier, pierre blonde qui donne une belle lumière sur ce lieu. Là aussi, il faut ouvrir des portes pour découvrir dans une cour une très belle calade en forme de rosace. C’est aussi à cet endroit que se trouve la boutique du barbier Gély, ami de Molière. Ce dernier aimait ce lieu, et assis sur un fauteuil, il écoutait les conversations des clients. Il s’est beaucoup inspiré de ces bavardages pour certains de ses personnages. En déambulant dans les rues et les ruelles nous arrivons dans le quartier juif de la ville dont on peut voir la porte d’entrée du ghetto et la porte biaise de la conciergerie. Un peu plus loin se trouve la butte du château dont il ne reste qu’une maison, un jardin et un belvédère et qui est un espace vert au coeur de la ville. La porte et le mur d’enceinte ont été refaits dans les années 2000. Nous continuons notre promenade vers l’Hôtel de Wicque qui nous offre une très belle façade avec ses fenêtres à meneaux du 16^eme siècle. S’ensuivent de nombreuses ruelles avec leurs échoppes. C’est grâce à la loi Malraux de 1965 que de nombreux hôtels particuliers ont pu être restaurés.

Nous terminons cette matinée à Pézenas en nous rendant à l’Hôtel de Peyrat ou se trouve l’office de tourisme. Ici, un scénovision 3D nous entraîne dans le tourbillon de la vie de Molière en un parcours spectacle en 5 actes. Molière a séjourné à Pézenas à 2 reprises : d’abord en 1650, puis de 1653 à 1656. Il bénéficie ainsi que tous les membres de sa troupe de la protection du Prince de Conti.

L’après midi, direction Mourèze, charmant petit village situé à l’entrée d’un cirque. Depuis le bas du village, nous arrivons par de petites rues pentues au pied de l’église Ste Marie  dont le clocher carré prend des allures de véritable donjon. Il complétait le dispositif de défense du lieu. Le cirque de Mourèze offre un décor surprenant, formé de roches gigantesques au formes étranges incitant l’imagination de chaque visiteur de s’envoler. Et c’est au bord du lac de Salagou que nous terminons cet après midi ensoleillé. Ce lac de barrage, mis en eau en 1969, a été créé pour l’irrigation mais aussi pour atténuer les crues de l’Hérault.

Montpellier. Le car nous y dépose après avoir traversé le quartier Antigone, très moderne et réservé aux affaires. Et voilà nos touristes “cébénistes” en route vers le centre historique. C’est le petit train qui va nous conduire de la place de la Comédie à la place royale du Peyrou, point culminant de la ville. La place de la Comédie, dominée par l’Opéra Comédie, constitue un des plus vastes espaces piétonniers d’Europe. Dans le Hall d’accueil de l’opéra se trouve la statue originale des 3 Grâces dont la copie se dresse à l’extérieur sur cette place. De magnifiques hôtels haussmanniens bordent ce lieu. Notre promenade se poursuit par la rue de la Loge, la place des Martyrs ou se trouve la préfecture, puis vers le palais de justice avec ses colonnes et ses chapiteaux. En franchissant l’Arc de Triomphe, nous arrivons enfin à la place Royale du Peyrou qui sert d’écrin à la statue équestre de Louis XIV. Le château d’eau, la statue de  Louis XIV et l’Arc de Triomphe forment un ensemble remarquable au sein de cette place. Le petit train nous ramène maintenant vers le centre ville et chacun peut admirer les tours carrées de la cathédrale St Pierre. A l’origine c’était la chapelle du monastère et c’est en 1536 qu’elle fut érigée en cathédrale. Quatre tours carrées s’élèvent aux angles de la nef. Son imposant porche est soutenu par deux piliers cylindriques qui lui donnent un aspect médiéval. La faculté de médecine, logée dans une partie de l’ancien monastère est accolée à la cathédrale à gauche du porche.

L’après midi, en compagnie de notre guide Clotilde, nous nous dirigeons vers la place de la Canourgue, une des plus anciennes de la ville. C’est sur cette butte que devait être construite la nouvelle cathédrale. Cela ne se fera jamais. Ce lieu verdoyant entouré de belles bâtisses invite à une pause à l’ombre des micocouliers. Poursuivant la visite, notre guide nous fait découvrir au fil des rues de magnifiques anciens Hôtels particuliers  tels l’Hôtel de Varennes et l’Hôtel de Beaulac … Derrière les lourdes portes, des cours et des escaliers s’offrent à nos yeux. Plus loin dans l’ancien quartier juif de la ville notre guide nous conduit à un Mikvé médiéval. C’est un bain rituel juif du 12^ème siècle, lieu sacré. Après une porte verrouillée nous descendons les 15 marches qui nous amènent à une première salle, le “déshabilloir” ou vestiaire  ou se préparait la femme. Une autre série de marches permet d’accéder au bain purificateur, piscine alimentée par la nappe phréatique. Après cette immersion, la personne remontait au vestiaire. Cet espace souterrain est à la fois étrange et émouvant.

Notre journée à Montpellier se termine. Merci à Clotilde et à Marie qui nous ont fait découvrir cette ville et son quartier historique que l’on appelle aussi l’Écusson en raison de sa forme qui rappelle celle d’un écu français ancien.