Séjour randonnée à Sare, Pays Basque, 1er au 8 juin 2024 (3)

par Monique

Le fronton est partout au pays basque, il y en a même plusieurs par ville et même village, au moins trois : celui d’entraînement, celui des compétitions, celui d’entraînement en intérieur. Quelques uns d’entre nous irons voir ce dernier à Sare, où l’on accède par l’intérieur d’un café. Fabien nous explique les différentes façons de lancer la balle, à main nue (souvenir du jeu de paume pour lequel il faut s’entraîner jeune pour durcir la main), avec une raquette particulière, et bien sûr avec la pelote basque qui donne à la balle une vitesse inégalée dans tous les autres jeux. Les compétitions sont très codifiées et la tradition bien conservée.

L’église est comme partout le monument important. Le pays basque est catholique, l’architecture des églises nous surprend, elles ressemblent à de grosses maisons hautes et austères, qui n’ont rien à voir avec nos églises romanes ou gothiques, ouvragées et couvertes de statues. L’intérieur est un peu plus décoré, mais sombre, à Sare comme à Ainhoa l’autel est baroque mais ce qui surprend, ce sont les galeries en bois sombre qui longent la nef sur ses deux côtés, sur deux étages. Elles datent de l’époque où a été introduit le maïs à partie de 1522 : la population a considérablement augmenté avec la possibilité de nourrir plus de monde, les églises sont devenues trop petites et l’on a rajouté ces galeries réservées aux hommes pendant les offices.

Le soir, un concert de chants basques permet de vérifier cette architecture découverte à Ainhoa dans l’église de Sare. Autour de cette dernière le vieux cimetière est envahi d’érigerons.


    Le jeudi va réserver une surprise à laquelle nous ne nous attendions pas. Nous partons en fin de matinée, ce qui permet de faire quelques courses à Sare (linge basque, charcuterie, gâteau basque qui sera livré au VVF avant notre départ, souvenirs…) pour aller déguster un méchoui dans une des grottes de Sare, dont nous parle le guide touristique du jour. Les grottes de Sare sont habitées dès le néolithique, dans l’une d’elle il est question de réunions de sorcières… Les grottes sont au Sud de la ville près de la frontière espagnole, ce qui permet au guide de parler de la spécificité du pays basque  à la fois français et espagnol. Côté français, nous sommes dans la province du Labourd, il y en a deux autres dont la Basse Navarre, capitale : Saint-Jean-Pied-de-Port. Le port, c’est le col. Il y a six provinces en Espagne, mais tout le pays basque parle la même langue, « Euskara », dont l’origine est incertaine (ibère ? caucasienne ?) Ce qui est plus sûr, c’est que cette langue a toujours été parlée ici et que beaucoup tiennent à la conserver.

     Le drapeau basque date de 1911, la croix romaine blanche symbolise le catholicisme sur fond rouge (le peuple), et l’on a rajouté en 1936 la croix de Saint André verte qui rappelle le chêne de Guernica, symbole de la liberté séculaire des basques.


     Nous arrivons dans un bois qui couvre des rochers chaotiques et une longue galerie s’enfonce dans la pierre où sont dressées de longues tables. A l’entrée, apéritif d’abord et un foyer protégé, lui aussi en longueur, où dorent déjà de belles pièces d’agneau.

Un animateur avec accordéon va accompagner le repas. Nous craignons un piège à touristes, mais non, le lieu est fréquenté par des habitants de la région qui y font rencontres et fêtes de famille, et avec raison ! Car la surprise, c’est un repas délicieux, et surtout un agneau grillé dont beaucoup d’entre nous disent qu’ils en ont rarement mangé d’aussi bon !

L’ambiance est joyeuse, on souhaite un bon anniversaire à un Albert d’un autre groupe, l’animateur chante et nous fait danser en fin de repas. Avant de revenir à Sare, nous allons au col sur la frontière pour voir si les produits basques et espagnols sont intéressants dans les « ventas », et le soir au VVF, c’est la soirée basque : repas de recettes traditionnelles et chants, et puis danses qui mêlent les folklores, chacun habillé si possible en blanc et rouge.



     Le lendemain, journée de marche à nouveau, à partir du col d’Ibardin, où se reforment les deux groupes de marcheurs.

Les plus rapides montent sur les hauteurs et auront une longue descente, les moins rapides font le tour du lac d’Ibardin, mais les deux groupes font le trajet plus rapidement que prévu, à la surprise des guides, c’est que nous sommes entraînés !
C’est l’occasion de revoir vaches et chevaux en liberté, et de noter les bornes de frontière qui jalonnent la limite des deux pays depuis Hendaye.

Et il faut savoir que les altitudes des sommets ne sont pas les mêmes en France et en Espagne, parce que le point bas n’est pas le même. En France, le « niveau de la mer » est celui de la Méditerranée en un lieu précis de Marseille, puisque celui de l’Atlantique change avec les marées. Ainsi en a décidé Napoléon !

     Quelques non-marcheurs du jour s’aventurent hors du centre historique de Sare et vérifient l’attachement à la langue basque : école publique et école basque sont mitoyennes, et dans le bourg, les gens parlent basque sur notre passage, en particulier avec de petits enfants…

     Le soir, traditionnel apéritif de CBN avec le personnel du VVF, qui a été remarquablement disponible et agréable pendant tout le séjour. Le lendemain, route du retour, et nous retrouvons la pluie en Auvergne, mais que de moments amicaux et drôles, merci à tous pour cette gentillesse sans faille avec le plaisir d’avoir été toujours aussi bien conduits par Thomas !