Séjours et visites de 2019
Séjour à Évian du 23 au 30 avril 2019
Arrivée au VVF bien situé au bord du lac. Apéritif de bienvenue, présentation du Chablais, région frontalière entre lac et montagnes.
Jour 1 : le car grimpe vers les Ménises et la Dent d’Oche : végétation printanière au bord du lac mais les nuages rattrapent les deux groupes ; capes et vêtements chauds sont nécessaires !
Jour 2 : la vallée d’Abondance jusqu’au lac des Plagnes enchâssé dans un cirque de montagnes encore enneigées : beaux chalets traditionnels, visite de l’église de l’ancienne abbaye d’Abondance, un troupeau de chamois, une marche dans la neige.
Jour 3 : chute de neige dans la nuit ; déjeuner dans une ferme-auberge au-dessus de Chatel sous le Mont Grange : accueil chaleureux au chalet ; repas de spécialités et « la chèvre » avant la descente
Jour 4 : journée patrimoine : Évian le matin, Yvoire l’après-midi.
Évian : une ville médiévale et une ville Belle Époque et néo-classique, 1000 ans d’histoire liés à la famille de Savoie jusqu’au rattachement à la France en 1860.
Yvoire, joli village médiéval ; flânerie entre château et port, église St Pancrace.
Jour 5 : temps incertain, interdit d’aller en montagne : le matin au château des Allinges et l’après-midi, jolie promenade dans les vignes de Marin.
Jour 6 : trop de neige et de vent interdisent la montée à la pointe d’Autigny : pique-nique dans un chalet d’alpage sous le mont César, puis retour en longeant la Dranse.
Ambiance chaleureuse entre les marcheurs, les guides, le personnel du VVF et Thomas, notre chauffeur : ce fut une belle semaine !
Dimanche 7 juillet : Journée découverte à Sarran
Ce dimanche 7 juillet, un groupe de CBNistes se retrouve pour partir en direction de la Corrèze. Sarran est un petit village isolé ; la dimension du musée surprend : c’est que la collection des cadeaux offerts au Président Chirac est impressionnante.
Le rez de chaussée abrite des pièces importantes : selon que les voyages sont diplomatiques ou effectués pour tout type de voyages présidentiels, la localisation de la provenance des objets est expliquée, les objets remarquablement situés dans leur contexte. La diversité est étonnante, on va d’exceptionnelles œuvres d’art à de modestes cadeaux d’enfants, de pièces de grande valeur à des hommages de particuliers à la France par un don à son Président.
Le sous-sol, consacré aux réserves, est tout aussi surprenant. Les objets y sont classés par thèmes (et non plus par pays et par événement politique), et leur nombre est impressionnant. Des vitrines protégées de la lumière entreposent des collections de centaines d’objets tous plus hétéroclites les uns que les autres, là encore de l’œuvre d’art au bibelot, chacun en des dizaines d’exemplaires : vases de Chine, scènes en cristal indiennes, sculptures orientales, sièges africains en perles, ivoires, livres précieux, tapis somptueux, et médailles, clés de villes, jouets, broderies…
Drôle de voyage dans l’espace et le temps, évocation d’événements historiques ou de la vie quotidienne… Temporairement sont exposées les voitures officielles présidentielles (Citroën et Renault, fabrication française oblige…) depuis celle du Général de Gaulle jusqu’à celle du Président Macron, accompagnées des photos des événements auxquels elles ont servi. Ce sont les carrosses de la République et l’on retrouve avec amusement quelques épisodes (Ah ! Le Président Mitterrand et le chapeau de la reine d’Angleterre !)
Il est temps d’aller au restaurant. Nous avons fort bien déjeuné, sommes sortis de table à 17 heure, sans que cela n’entame notre bonne humeur !
Le retour par Bort-les-Orgues est commenté par Yves, l’enfant du pays ! Nous étions sur le plateau des Monédières, immense massif dont le plateau de Millevaches (« mille sources ») est la partie essentielle. Les villes principales en sont Chomeil et Monédières.
Nous passons sur le barrage de Bort, faisons une dernière étape au château de Val : la limite d’eau du barrage est à la hauteur du château qui appartient maintenant, lui aussi, à la ville de Bort.
Dimanche 22 septembre : Visite à Guédelon
Nous avons rendez-vous en Bourgogne avec le Moyen-Âge, et notre guide nous en raconte l’aventure : construire un château médiéval avec les mêmes techniques et les mêmes corps de métier que ceux de l’époque.
Il n’y avait rien à cet endroit en 1997, si ce n’est une forêt et une carrière de pierres qui contiennent du fer, du sable, de l’argile, des pigments. On choisit la date de 1228 ; on suppose dans la forêt de Guédelon un vassal du Seigneur de St Fargeaux. Une association de 7 personnes achète le terrain et obtient un permis de construire.
En 1998, le chantier est ouvert aux visiteurs ; en 2001, le site reçoit régulièrement assez de visiteurs pour que l’association s’autofinance. C’est maintenant une entreprise qui compte 110 salariés dont 50 ouvriers qui travaillent avec environ 500 volontaires. Notre guide est guide conférencière, et teinturière sur le chantier.
On travaille comme au Moyen-Âge en s’appuyant sur des recherches historiques mais avec les exigences du XXIème siècle : sécurité, législation du travail etc.
Le résultat est époustouflant. Tout donne l’impression d’être dans un château du XIIIème : la cour est fermée, les quatre tours construites, les bâtiments d’habitation sont terminés, la chapelle et la maçonnerie de l’entrée sont en cours cette année.
Le travail se fait dans des ateliers autour ou dans la cour, dans la forêt pour le moulin ou la carrière.
Le moulin a été construit avec le bois coupé sur place ; le tourneur sur bois travaille avec un tour actionné au pied par une corde.
La carrière de grès est en exploitation ; on fabrique sur place le mortier à la chaux. Dans la cour du château travaillent les maçons et les tailleurs de pierre : ils ont des gabarits en bois et gravent leur nom sur la pierre terminée pour être payés à la tâche. Pour transporter les pierres, il n’a que des charriots à bras !
Pour les charpentes, il faut des bûcherons, des écarisseurs, des charpentiers : ils travaillent sous des abris avec les outils façonnés dans le fer extrait de la carrière. L’écarissage (à la hache) consiste à rendre carré le tronc d’arbre coupé ; taillage des pièces et chevilles, montage, ajustements, démontage et transport des pièces en charrette vers la tour à couvrir (Il en a fallu 265 pour le toit de la chapelle !).
Les toits sont en tuiles d’argile fabriquée et cuite sur place pour les bâtiments importants et en tavayons pour les autres. Le four a une capacité de 4000 tuiles qui, après le préchauffage du four, cuisent de 6 h du matin à 23 h et refroidissent quelques jours). D’énormes roues à écureuil permettent de monter le matériel sur les toits.Les tavayons sont en chêne fendu en lattes : un toit recouvert de tavayons dure environ 15 ans si on y laisse la mousse, 100 ans si on le démousse.
Il faut voir aussi la forge, la corderie, le tissage, les teintures obtenues soit à base de plantes locales (il y a bien sûr un jardin !), soit à base de minéraux du site. Au milieu de tout cela il y a des volailles (poules, oies), des chevaux qui aident au transport éventuellement.
Les artisans ont retrouvé les gestes fondateurs de leurs métiers et le résultat est à la fois d’une grande technicité et d’une grande beauté. Le décor peint des pièces d’apparat du château est extraordinaire. Ce mélange de vérité historique et de beauté nous laisse conquis, sans bataille, par le Seigneur de Guédelon !
Dimanche 27 octobre : Journée découverte du Bleu de LAQUEUILLE et de la fourme de ROCHEFORT
Nous sommes accueillis au musée de Laqueuille : une installation scénographique retrace l’histoire du village, sur les pas d’Antoine Roussel, chercheur actif et père du Bleu de Laqueuille et de Victor Mornac, assassin et cambrioleur. On y raconte en parallèle la vie des deux hommes qui ont vécu en ces lieux il y a 150 ans. On alterne entre le piquage de la moisissure dans le fromage et les séances au tribunal qui doit juger le scélérat ! Le parcours continue à l’extérieur, passe devant la grotte de Mornac (large fissure dans les orgues basaltiques) et s’achève aux caves de l’Empego ( c’était une cave à fromage de plus de 66 m de long !).
Après cette plongée dans l’histoire, nous allons à Terrisse, rencontrer Cédric, gérant du GAEC des étoiles : producteur fermier en Agriculture Biologique : « une petite ferme, 55 vaches, (60% de ferrandaises, les autres montbéliardes croisées ferrandaises) » ; production de lait et fromage (fait par son associé, 100 fromages par semaine, affinage 50 à 60 jours) ; en vente directe et pour les restaurateurs ; pas de concurrence avec la laiterie « Nous, on est à base de lait cru ! »
Les questions fusent…
Après dégustation de ce fromage (excellent !) et achat, c’est l’heure du déjeuner : le restaurant de la Poste est une institution, une vraie restauratrice à l’ancienne ! Plats copieux et goûtus…Le temps passe vite…
Il est l’heure de rencontrer un autre agriculteur : Vincent, lui aussi en GAEC, à La Roche. Quatrième génération à faire le fromage, 95 vaches laitières (en totalité des prim’Holstein, insémination artificielle pour assurer la génétique) pour une production de fromage (tome fraîche, fourme de Rochefort, transformation de 1000l lait/jour, 8h par jour, 7 jours/7) ; en vente directe et aussi pour des supermarchés.
Mais les vedettes ici sont les vaches et la conception de leur traite, automatisée grâce à deux robots et des logiciels !
Le vaste hangar est ouvert : Une dizaine de vaches (seulement ?) sont à l’intérieur.
« ici, on privilégie le confort des vaches ; si elles préfèrent rentrer les pieds au sec, elles rentrent ; mais elles peuvent pâturer dehors, elles ont le choix »
Le parcours des vaches se fait librement. La vache se présente à la porte d’entrée du robot (toujours ouverte). À l’entrée du robot, chaque vache est identifiée grâce à une puce électronique implantée dans son oreille.
Quand la vache est installée, le robot commence à travailler. Par combinaison de caméras et du logiciel, s’enchaînent tous les processus et les bras se mettent en action : d’abord la préparation de la mamelle, puis la traite proprement dite : chaque trayon est contrôlé, mesuré individuellement
Lorsque la traite est finie, la vache se dirige un peu plus loin vers la porte de sortie (toujours fermée) qui ne se déclenchera que si le robot donne l’autorisation.
Notre groupe est très intéressé par cette technique innovante. Beaucoup de questions sont posées, et les réponses sont franches. Un bel échange !
Après la dégustation de la fourme de Rochefort (fabriquée ici par ses parents), Vincent nous emmène voir une de ses caves remplie de ses fourmes (généralement vendues à 2 mois, 9,5 à 10 degrés et 90% d’humidité).
Le temps de faire provision de ce bon fromage et nous reprenons la route vers Clermont, riches de ces rencontres avec ces deux agriculteurs passionnés !
Séjour à Porbail du 25 septembre au 5 octobre
29 septembre : la route est longue et la pointe normande réputée pluvieuse nous offrira à la fois de belles éclaircies et de belles bourrasques, dans cette station balnéaire du Cotentin : Port Bail.
Dès le lendemain, riche journée touristique dans le Val de Saire, côté Est de la presqu’île : vaste paysage plat consacré à l’élevage bovin, coupé de haies avec de tout petits hameaux isolés. Les toits sont pentus, les églises ont le « clocher normand », carré, solide. Nous arrivons à Cherbourg, port militaire, à l’abri de sa fameuse rade. Pause au château de Tourlaville, de style Renaissance, au milieu d’un grand parc public foisonnant d’espèces végétales dont certaines sont protégées dans une belle serre XIXème.
Nous reprenons la route pour longer la côte jusqu’à la pointe de Barfleur. Le phare de Gatteville est le deuxième phare le plus haut de et domine un petit port de plaisance.
Nous traversons des champs immenses de poireaux, de choux, de carottes, et même de persil ! C’est le pays des primeurs, et nous déjeunons à St Vaast la Hougue sous une serre pleine de verdure.
Nous embarquons pour l’île Tatihou sur un bateau peu commun : Il va sur l’île sur roues à marée basse, mais nous sommes à marée haute et il part… sur l’eau. L’île est minuscule : un fort, deux tours Vauban, et le musée de la marine. Au retour sur la terre ferme, nous contemplons tout ce que l’on vient de visiter depuis la colline de la Pernelle.
Mardi matin, départ à pied pour la ville de Port-Bail. Nous revenons par la côte ; la mer est agitée, de tous les tons de gris, l’île de Jersey est toute proche.
L’après-midi, direction Cherbourg. Au loin, les installations nucléaires de Flamanville. Nous longeons la mer en direction de la Hague et arrivons à Omonville la Petite où Jacques Prévert aimait se retirer : jolie marche dans le village jusqu’à sa maison.
Nous repartons vers le cap de la Hague, le port de Goury, en traversant des villages aux rues étroites. Nous nous arrêtons au Nez de Jobourg : le site est très beau, sur la falaise au-dessus d’une mer étrangement éclairée par le soleil de fin d’après-midi, c’est un moment un peu irréel. Au retour, nous longeons l’usine de traitement des déchets nucléaires dont on ne voit que des bâtiments neutres et de grandes cheminées.
Le soir au VVF, chants et danses folkloriques des « Bichenots » dont le volume et la dentelle des coiffes des dames augmentent avec la richesse !
Le mercredi, nous partons pour Lessay; nous arrivons à la fromagerie Réo, une des trois fromageries qui fabriquent du camembert de façon artisanale avec du lait cru de vaches normandes. 85 personnes y travaillent de façon traditionnelle ; pour nous : dégustation et achats
L’après-midi, nous entamons les visites relatives au débarquement de Normandie par la première commune libérée : Ste -Mère -Église, où nous visitons le musée des troupes aéroportées. Puis nous continuons vers Ste -Marie -du -Mont, (« Utah beach »), lieu de parachutage de la 101ème division aéroportée américaine. Et enfin, nous allons à Azeville où nous visitons les souterrains d’une batterie allemande. C’est une véritable ville souterraine, avec à la fois du matériel militaire et des lieux de vie, même exigus.
Jeudi matin. Le bocage normand ! Nous partons vers Bricquebec, son château date des Xème et XIème. L’architecture est intéressante; la grande salle conserve ses chapiteaux sculptés d’animaux ; la cour abrite une pyramide qui est une tour de mémoire où sont scellés des objets de la guerre de 14.
Nous repartons pour visiter la cidrerie de la Chênaie, dont le propriétaire nous conte l’historique. Il a trois ha de pommiers de pommes acides dont on ramasse une tonne à la journée. Le premier cidre tiré ici le fut en 1895. On produit aussi du jus de pomme, de la liqueur de pomme, du calva, du vinaigre de cidre, le tout entièrement bio !
L’après-midi nous mène à Villedieu-les-Poêles : « les poêles » renvoie à l’ustensile de cuisine en cuivre, car la ville se dote de fonderies et dinanderies dont l’apogée se situe au XVIIIème et XIXème siècles. Il n’y a plus aujourd’hui qu’un seul atelier du cuivre qui répare des objets venant de toute la France. Quant à la fonderie de cloches, elle date de 1865. C’est une fonderie de bronze. Visite passionnante de la fonderie (Il faut 7 semaines pour faire un moule, une minute pour couler, une semaine pour refroidir) ; beaux objets d’art en bronze dans la boutique, quelques bien jolis bracelets ont eu du succès… Nous repartons pour l’atelier du cuivre. Chaque artisan étant à son poste, nous passons de l’un à l’autre : étameur, marteleur et dinandier … Travail impressionnant de précision et de style, cela relève de l’art.
Le vendredi, la journée sera consacrée aux souvenirs du débarquement et de la libération de la Normandie. Nous partons par temps de tempête vers Carentan. Nous traversons des polders, où les canaux se comblent parce que le marais est de moins en moins habité.
Nous arrivons sur les lieux des batailles de 1944 : nous longeons la côte du débarquement des troupes américaines et anglaises. C’est à Colleville-sur-mer (Gold Beach) que nous nous rendons au cimetière américain. C’est le plus grand des cimetières du Débarquement, avec un mémorial des noms des soldats identifiés, une chapelle et bien sûr ces étendues de croix blanches, identiques, nommées ou non, qui sont si émouvantes.
Nous repartons pour Arromanches. Le restaurant est en bord de mer, et le musée de Débarquement juste en face : sitôt restaurés, nous sommes prêts pour une visite guidée remarquable : extraordinaire construction-éclair d’un port artificiel monté de toutes pièces pour permettre le débarquement-surprise des hommes et du matériel, comment les bateaux ont été cachés à la vue de la côte quasiment jusqu’à leur arrivée sur des quais… Les détails techniques sont très intéressants, mais aussi l’aspect historique.
Nous reprenons la route le long de la côte jusqu’à Longues-sur-mer où se trouvent là aussi des vestiges du mur de l’Atlantique, avec une batterie allemande qui a conservé ses blockhaus munis de canons et le PC de commandement d’où les officiers allemands surveillaient la côte. Petite marche côtière entre pluie et soleil ; la beauté du paysage contraste avec ces restes d’une période bien sombre
La semaine a été dense, la bonne humeur et la ponctualité CBN toujours au rendez-vous ! Le lendemain, nous abandonnons le plat pays pour retrouver nos montagnes…