Semur-en-Auxois, 24 septembre au 1er octobre 2023 (4)
par Monique
Les Hospices de Beaune possèdent 60 ha de vignes constitués de legs de vignobles cédés par des vignerons recueillis aux Hospices au XIX ème . La vente des vins (en pièces de 228 l) a lieu le troisième dimanche de novembre, aux enchères « à la bougie », les bénéfices reviennent aux hôpitaux et services sociaux de Beaune et les vins partent dans le monde entier. Pour nous consoler de n’en avoir pas goûté sur place, une productrice de Chablis nous propose des Blancs le soir au retour !
Le vendredi, matinée libre ! Match de boules pour certains, marche jusqu’au lac de Pont, côté bois ou côté barrage pour d’autres, ou toute activité plus sereine pour tous… Mais l’après-midi, nous repartons pour Chateauneuf, et d’abord son château, qui a une longue histoire. En 1150, le fils du seigneur local construit le « nouveau château » et devient Jean Ier de Chateauneuf : sa lignée l’occupera pendant 280 ans avant d’être racheté par Philippe le Bon dont le filleul, Philippe Pot, se charge de le restaurer en gothique flamboyant.
Le village, un des plus beaux de France, est un modèle de la riche Bourgogne historique (maisons XVI ème avec sculptures, halle…) et la vue s’étend sur l’Auxois, le Morvan et le canal de Bourgogne, alimenté par des lacs réservoirs dont partent des « rigoles ». C’est la colonne vertébrale de l’Auxois et nous le longeons au retour.
Mais c’est le samedi que nous allons couronner tout cela par la capitale de la Bourgogne. Nous partons dans la vallée de l’Ouche, le long des falaises calcaires au-dessus de Beaune, et arrivons à Dijon. Le lac Kir, voulu par le chanoine bien connu, est maintenant un lieu prisé des dijonnais avec ses aménagements et sa promenade de 12 km. A l’entrée de la ville, on voit le portail de la Chartreuse de Champmol (XIV ème) mais nous sommes bientôt sur le parking Darcy réservé aux cars tout près de la place Darcy. Elle porte le nom de cet ingénieur hydraulicien du XIX ème qui y a construit la grande fontaine et un aqueduc de 13 km pour alimenter la ville en eau courante. La ville est un grand centre universitaire, tertiaire, industriel où les industries alimentaires sont réputées : moutarde, pain d’épices et gâteaux, crème de cassis… La ville ancienne a été modifiée au XIX ème avec boulevards et immeubles haussmanniens.
Nous descendons de la fontaine vers la porte Darcy (un ours de Pompon et une statue de Bompart au passage) et empruntons les rues animées un jour de marché. La poste imposante est de style Arts Déco (on a même des maisons d’inspiration Gaudy !), les halles sont un palace de verre de 4000 m² datant de 1875. Le jacquemard sonne quand on arrive à l’église Saint Michel dont la petite chouette sculptée à l’extérieur est devenue un symbole de la ville. L’intérieur est gothique, la galerie de déambulation de style bourguignon, la rosace médiévale. Notre-Dame du Bon Espoir est patinée au point de ressembler à une Vierge noire.
Parmi les nombreuses résidences construites à l’ombre du Palais, nous entrons, rue des forges, dans la cour intérieure de l’hôtel Chambellan, maire de Dijon de 1490 à 1493, pour découvrir un joyau du gothique flamboyant : une galerie en bois ouvragé et un escalier à vis qui se termine par une statue de jardinier porteur de la voûte dans un panier ! La retombée de la voûte est analogue à celle de la Tour Jean sans Peur, à Paris, dernier vestige visible de l’Hôtel de Bourgogne.
Nous arrivons au Palais des Ducs et des États de Bourgogne, en gothique flamboyant, datant du mariage de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandres, devenu le musée des Beaux-Arts de la ville. Nous y verrons les gisants colorés et impressionnants, mais devinerons surtout la richesse extraordinaire de ses collections que nous n’aurons pas le temps d’explorer. C’est qu’il faut revenir, prendre le temps de faire quelques achats gourmands, Dijon demanderait plusieurs jours de visite !
Entre Dijon et tous ces lieux de Bourgogne, ce séjour a été encore une fois un grand moment de plaisir, de découverte et de bonne humeur générale. Notre groupe est toujours aussi chaleureux, Annie s’y est intégrée de façon très sympathique et Thomas nous accompagne toujours avec autant de professionnalisme que de gentillesse. Le personnel du VVF s’est joint à nous pour le pot de départ, le lendemain nous avons retrouvé nos montagnes, mais la Bourgogne a un charme que nous avons apprécié par un temps idéal. Un grand merci à tous et toutes pour ajouter tant de sympathie aux découvertes que nous avons faites.