Allons prendre les eaux…

Par Evelyne, Michel et Marie-Annick

   Le quartier thermal s’organise autour du Parc des sources. L’antique cité « Aquis calidis » (les eaux chaudes) s’implanta autour des sources dès l’époque gallo-romaine.

Les eaux de Vichy :

   En fait, ces eaux s’infiltrent au niveau de Royat Chamalières, jusqu’à 3 000m, voyagent sous la plaine de Limagne ; le parcours peut durer 10 à 15 000 ans. Elles vont se charger en sels minéraux et oligo éléments différents : calcium, magnésium, bicarbonate, fer, gaz carbonique…stagnent dans des petits lacs souterrains qu’on appelle des lanternes, où elles se chargent encore plus de gaz carbonique qui provoque certainement les jaillissements de certaines.

   La température des eaux de Vichy varie de 16 à 66 degrés ; elle dépend de la vitesse de remontée par les fissures des grandes failles de la Limagne.

   250 à 270 sources jaillissent dans le bassin de Vichy. La plupart ont cessé d’être exploitées et ont été obturées. 11 sont utilisées pour les soins thermaux, seulement 5 sont utilisées en cures de boisson, les autres en bains, boues…soins pour les affections gastriques et hépato biliaires.

   Nous commençons notre promenade tranquille par la source « Vichy-Célestins »

La Source Vichy Célestins :

   La source Vichy-Célestins tire son nom d’un couvent de religieux (les Célestins), fondé par Louis II de Bourbon au XVe siècle pour y faire « sa demourance ». Son épouse, Anne d’Auvergne, achèvera la construction.

   La population s’est regroupée dès le Moyen Âge sur le rocher des Célestins. C’est le point le plus haut sur lequel s’est implantée la vieille ville de Vichy, à l’abri des débordements de l’Allier.

   Parmi les eaux de Vichy, l’eau des Célestins (22°) fait partie du groupe dite des « sources froides » avec les sources du Parc et les sources Lucas, en opposition aux trois autres sources dites « chaudes » : Chomel, Grande-Grille et Hôpital dont la température de sortie est plus élevée.

   Les points de jaillissement avaient été découverts par les moines.

   L’État a une position de monopole (d’où le nom de Vichy-État) : l’exploitation a été confiée depuis 1853 à la Compagnie Fermière de l’Établissement Thermal de Vichy (C.F.V.) jusqu’à l’an 2030. Les recherches ont commencé en 1855 ; il faudra attendre 1921 pour trouver l’émergence principale dans une grotte naturelle de Célestins par un forage de 12 m.

   L’eau de Vichy Célestins est une eau naturellement  gazeuse : cette eau minérale chargée en gaz carbonique se fraye un chemin dans les strates souterraines avant de jaillir, contrairement à d’autres qui restent emprisonnées et qui nécessitent des forages (ex : source Lardy)

   Aujourd’hui, l’eau est conduite jusqu’à St Yorre où elle est embouteillée (60 millions de bouteilles par an) dans la même usine que l’eau « St Yorre ». C’est la seule eau de Vichy qui soit embouteillée. Bonne pour la digestion, on la donne au début de la cure pour nettoyer un peu l’organisme.

   La dégustation est gratuite au pavillon de la source, de style néo-Louis XVI, construit en 1908. C’est la moins minéralisée des eaux de Vichy.

Le parc des Sources, créé par Napoléon 1er (1812)

   En 1799, Laetitia Bonaparte, en compagnie de son fils Louis, avait fait une cure dans cette station connue depuis l’antiquité gallo-romaine. Sous l’Empire, le Parc des Sources fut aménagé sur l’ordre personnel de Napoléon Ier par un décret pris le 20 juin 1812 à Gumbinnen, en pleine campagne de Russie (il se dirigeait alors vers Moscou).

   Ce parc a longtemps été baptisé « Ancien Parc », pour le distinguer du « Nouveau parc » créé cinquante ans plus tard en 1862 par Napoléon III sur les berges de l’Allier. A son extrémité, côté rue Lucas, fut ouvert en 1828 l’Établissement thermal de la duchesse d’Angoulême que fréquenta Napoléon III à ses quatre cures de 1861 à 1864. Ces thermes furent doublement remplacés en 1902-1903 par le Hall des Sources pour les boissons (au même emplacement) et par le Grand établissement thermal pour les soins (en face). Ces deux derniers bâtiments sont toujours en activité.

La Source Lardy :

   D’abord appelée nouvelle source des Célestins, la source Lardy, du nom de son inventeur, fut exploitée à partir de 1848. Au second Empire, on va construire un établissement thermal autour de cette source. C’est alors la mode de venir prendre un petit verre d’eau le soir pour digérer. Elle prendra assez vite une notoriété. Cette source va être rachetée par la Compagnie Générale d’Eau Minérale et d’eau de mer qui assurera son exploitation.

   La source Lardy a été obtenue par un forage de 148,5 m de profondeur ; sa température est de 27 °C. La source s’est tarie une première fois en 1936 ; en 1938, la source a été recaptée et on a installé une pompe immergée.

   Lardy va alors devenir propriété de la compagnie fermière, qui, dans un souci de développement de la ville, va oser créer un pôle de divertissement autour des Célestins et de la source Lardy, avec des jeux, des concerts, des buvettes. Le parc sera clos et fermé dès la fin du siècle. L’eau servait pour la boisson (buvette et embouteillage) et l’établissement de bains « Lardy » dont la construction démarrera en 1864.

   L’eau s’est arrêtée, en 1969, du jour au lendemain. Aujourd’hui, on a toujours le griffon où se situait le point de jaillissement, mais l’eau a arrêté de couler.

   La construction du Pavillon de la source Lardy par l’architecte Percilly date de 1902. La Source Lardy avec le hall qui la couvre sont inscrits aux Monuments historiques depuis 1986.

   L’établissement de bains Lardy était un établissement de 3ème classe, donc destiné au peuple.Il accueille aujourd’hui un pôle universitaire.

La source de l’hôpital :

   Elle tire son nom du voisinage d’un ancien hôpital au XVIIIe  siècle ; habituellement fermée, elle est ouverte aujourd’hui. « Pas grand-chose à voir, juste une buvette ! »

   Carbogazeuse, très bonne pour l’appareil digestif, la source de l’hôpital était déjà connue des Romains. On a retrouvé au milieu du XXème le captage romain de cette source. Les Romains l’utilisaient déjà. Très bonne pour le pancréas, elle jaillit à 34°. Elle a une odeur très forte, à cause du soufre (çà sent l’œuf pourri !). « Il y a des jours où l’air de Vichy n’est pas supportable… »

……..Suite de notre promenade dans le prochain zoom !