Interview d’André Boucheix

par Jean-François

André BoucheixAndré Boucheix (né en 1933), 85 ans.

Arrivé à Ceyrat en 1955,

1er Président de CBN.

Comment s’est passée la création de CBN ?

J’avais envie de créer une association. Et c’est par ma fille que l’occasion s’est présentée. Elle travaillait à la Mairie au secrétariat. Elle m’a parlé d’un monsieur, nouveau dans la commune, qui était venu s’informer sur les associations qui existaient à Ceyrat en faveur de l’environnement. Mais il allait être nommé sous-préfet et devait prochainement partir à Nevers. C’est par lui (M. Cailly) que l’idée de centrer l’association sur la nature est venue.

A l’époque, je faisais pas mal de marches les week-ends. Je voulais pousser les Ceyratois à sortir les samedis ou les dimanches. J’ai lancé quelques appels qui ont eu des retours positifs. J’ai proposé une réunion à l’ancienne Maison du Peuple. Le jour venu (le 1er juin 1977), la salle était pleine. La séance a été présidée par Mrs Biscarat et Bernard Barroux. Une 2ème réunion a suivi (le 11 juin 1977). De là, est sorti un premier bureau. Je me suis retrouvé désigné comme président. M. Bringuet et Mme Fauconneau étaient vice-présidents ; Mme Denis et J-J Faure secrétaires ; M. René Midon et Mme Caillot trésoriers (Mme Caillot exerçait la profession de pharmacienne). Il y avait aussi plusieurs conseillers techniques.

Comment a été choisi le nom de CBN ?

Après la fondation du bureau, il n’y a pas eu de débat. Comme le thème de la nature avait été mis en avant, le choix de l’ajouter aux noms de Ceyrat et Boisséjour s’est rapidement imposé.

Qu’est-ce que CBN voulait faire ?

Quelqu’un a parlé des chemins où on pouvait se promener : ils étaient sales, avec la présence de beaucoup de détritus et qu’on pourrait les nettoyer. La commune nous a prêté un camion et un chauffeur. Nous avons étendu cela en passant chez les gens pour les débarrasser de tout ce qui les encombrait. Bringuet, Midon et Chenay y participaient. On allait tout vider dans une décharge au dessus de Romagnat. Quelqu’un a proposé d’installer des bennes en accord avec la commune : deux à  Ceyrat (une au cimetière, une autre avenue de Beaulieu) et une à Boisséjour (sur la place où se tient le marché).

Nous nous sommes aussi occupés du nettoyage des ruisseaux de l’Artière sur Ceyrat et Boisséjour. On allait marcher dans les 2 ruisseaux pour ramasser ce qui avait été jeté pour les mettre dans des sacs.

Débroussaillage chemin de Montrognon - mars 1979

Débroussaillage chemin de Montrognon – mars 1979

Nous avions lancé aussi le ramassage du verre par nous-mêmes et un peu plus tard, grâce à la même personne grâce à qui les 1ères bennes pour les encombrants avaient été installées, nous avons pu utiliser aussi des bennes pour le verre. Elles ont été mises aussi au cimetière de Ceyrat et sur le parking de l’avenue de Beaulieu ainsi qu’à Boisséjour « à côté » de l’église. Le garde-champêtre de Ceyrat repérait les dépôts sauvages.

Nous avons aussi ouvert plusieurs chemins : celui des Boucherades entre Ceyrat et Boisséjour (une équipe partait de Boisséjour et l’autre de Ceyrat et cela jusqu’à la jonction des deux avec casse-croûte apporté par M. Midon), le chemin entre Boisséjour et Boisvallon, celui entre la clinique de la Châtaigneraie et Boisséjour et un autre qui montait à la Tour de Montrognon (depuis la route qui reliait Ceyrat à Clémensat).

Avez-vous eu d’autres projets plus ambitieux encore ?

Oui, le parcours de santé. C’est par ma fille aussi que l’idée en est venue. Deux étudiants se sont présentés à la Mairie. On leur avait demandé de créer un chemin de randonnée sur Ceyrat. Je suis allé les rencontrer à la Mairie avec Jean Bringuet. Et nous avons été reconnaître avec eux un parcours avec le secrétaire de Mairie. Nous sommes partis sur l’allée forestière. Mais ces étudiants voulaient un départ de Ceyrat. Alors, nous avons décidé que ce serait du parking de l’avenue de Beaulieu. Il n’existait pas de lotissement à ce moment là. Le chemin se prenait à droite et on traversait l’Artière. On arrivait à un lotissement pour prendre un autre chemin jusqu’à l’allée forestière pour ressortir au dessus du Rocher Droit jusqu’à la route de Berzet. Il y avait 2 solutions pour revenir : par la route ou par le chemin appelé « le planet de Berzet » où il y a quelques sapins. Par ce dernier, on redescend pour retrouver le chemin du Rocher Droit. Nous voulions faire plus long, mais les étudiants ont estimé que c’était suffisant.

Bernard Barroux nous a beaucoup aidés. Il était à l’époque 2ème adjoint aux finances. Nous avons eu également le soutien de 2 personnes de la Jeune Chambre Économique.

Nous avons ensuite installé de quoi faire un peu de gymnastique : barres fixes, barres parallèles, portiques, etc. Certains ont résisté au temps.

Qui s’occupait de l’organisation des balades ?

Au début, il n’y avait que celles du dimanche  dont s’occupaient Guy Auxerre et Jacques Arsiquaud. Quand aux mercredis, c’est sous la présidence de Jacques Barbat qu’elles ont commencé ainsi que le co-voiturage.

Rando au Sancy - octobre 1978

Rando au Sancy – octobre 1978

Nous avions aussi des sorties où le transport était assuré par les cars Ameilbonne (à nos frais, mais avec un prix modéré). Nous sommes allés ainsi au Sancy depuis les pistes de Chastreix jusqu’au col de la croix St Robert. Une anecdote à ce sujet : au passage du Pas de l’Âne, une jeune fille a été prise de vertiges ; impossible dans un premier temps de lui faire franchir la passerelle. Nous avons été obligé de l’encorder et, ouf !, elle pu passer ! Ce jour là, il faisait une forte chaleur dans le Sancy et les gorges étaient sèches. Une fois dans le car, nous avons demandé au chauffeur de nous arrêter au premier bar rencontré : ce fut une invasion dans la salle : tout le monde était assoiffé !

D’autres balades ont été organisées : du Puy Mary au Plomb du Cantal, les gorges de la Monne, de Nadaillat au plateau de la Serre, à Ambert au col du Béal, etc…

Nous étions souvent un groupe de 40 personnes et l’ambiance était très bonne. Les gens participaient volontiers. Aucun ne se plaignait des marches.

Nous avons toujours fait les randonnées organisées par le journal La Montagne.

Pour les 20 ans de CBN, on voit sur une photo M. Sarda le président en 1997 vous remettre un diplôme :

Remise du diplôme le 25 Octobre 1997Oui effectivement. C’était très gentil. Ce fut un bon moment. C’est Raoul ROS qui a fait le document qui m’a été remis. Il avait mis les photos des 5 présidents qui se sont succédé pendant ces 20 ans. Raoul Ros a aussi réalisé beaucoup de films dont plusieurs sur les communes de Ceyrat et Boisséjour. C’était un pionnier dans ce domaine. On lui doit aussi beaucoup d’affiches sur les activités de CBN. Il était aussi très actif dans l’association des vieux amis de Ceyrat.

Quels sentiments avez-vous envers CBN maintenant ?

Je suis très heureux de voir cette association que j’ai contribué à faire naître, continuer à vivre et à se développer aussi bien. Je n’aurais pas imaginé un tel succès 40 ans après. Je remercie tous ceux, dont le président actuel Alain Pont-Sabatier, qui œuvrent pour son rayonnement dans l’esprit qui a été le nôtre.

Merci André Boucheix d’avoir accepté de me rencontrer et de vous être prêté au jeu des questions. Merci aussi pour votre accueil et votre gentillesse.

Entretiens réalisés les 12 janvier et 5 mars 2018.

L’interview de Jean Bringuet, 2ème président de CBN, sera publié dans le prochain zoom (en juillet).