NEUVY sur BARANGEON 21-28 septembre 2024 (2)
par Monique
Le lendemain, matinée libre, et peu de pluie : l’occasion d’arpenter les chemins balisés du domaine de la Grande Garenne. Chacun choisit son chemin, mais l’herbe est trempée, nous n’avons pas tous nos chaussures de marche : rhume garanti ! Étangs, ferme pédagogique, champignons, forêt labourée par les sangliers un peu partout…
Et l’après-midi, nous retournons à Nançay, cette fois pour aller au pôle des étoiles.
La visite commence par l’installation confortable dans le planétarium, où nous admirons une belle carte du ciel que depuis longtemps les astronomes ont essayé de cartographier, comme les géographes l’ont fait pour la Terre : il s’agit de se repérer dans les milliards d’étoiles que l’on voit (ou pas !) dans le ciel. Les constellations dont nous avons encore les noms issus de la mythologie sont des moyens conventionnels et mnémotechniques pour repérer les étoiles, et puis les instruments d’observation modernes ont permis de voir mieux et plus loin. Dans l’univers, plus on voit loin, plus on voit tôt puisque la lumière, malgré sa vitesse, met du temps pour nous arriver. C’est ainsi que l’on a pu mieux observer des phénomènes sidéraux longtemps inaccessibles à notre connaissance. Mais il y a encore à découvrir… L’univers est-il infini, ou indéfini ?
L’observatoire radio-astronomique que nous allons maintenant aller voir à l’extérieur participe de cette recherche. C’est le quatrième plus grand du monde. Il s’agit de capter des ondes radio, invisibles bien qu’elles soient de la lumière. Ces ondes ont été détectées par radio-télescope en 1931. En effet la lumière est un phénomène ondulatoire dont les longueurs d’onde sont différentes. La lumière visible produit une haute énergie, la lumière invisible une énergie faible. C’est cette dernière qu’il faut capter dans un observatoire important en taille. 150 ha ont été achetés ici en 1953 pour être à la fois loin des villes et pas trop loin de Paris et qui constituent une cage de Faraday où 50 personnes travaillent en permanence en lien avec le CNRS, rejointes par des scientifiques du monde entier. A cela s’ajoute les antennes pour observer le soleil.
Dehors donc, l’ensemble du radio-télescope est composé de deux murs de grillage métallique avec des trous d’environ un cm, constituant un miroir plan et un miroir sphérique concave de 300m de longueur et de 35 m de hauteur, pour concentrer les ondes sur le foyer. C’est donc un système à deux miroirs qui correspond à une parabole de 94 m de diamètre. Le miroir plan est orientable à 45° et en vertical pour choisir la zone du ciel à observer et l’orienter en face sur le miroir sphérique. Ce récepteur mobile transforme les ondes radio en courant électrique.
On a observé ainsi 10 000 galaxies, (de 13,8 milliards d’années, encore en expansion), des étoiles rouges (étoiles en fin de vie avec enveloppe froide), des comètes (boules de neige autour du soleil, nées avec le système solaire), des pulsars (qui représentent plus de 60 % des observations. Ce sont des restes d’étoile ou supernova : le coeur de l’étoile s’effondre sur lui-même et n’émet plus de lumière visible mais des ondes)
Plus loin, le radio-héliographe est constitué de 47 antennes mobiles qui observent le soleil 7 jours sur 7.
Le mercredi, journée châteaux de la Loire, deux grands, Cheverny et Chambord. Quand on arrive auprès du premier, nous commençons par les jardins et surtout l’abord des immenses cages où sont les 120 « tricolores français », (dont 20 % de femelles) des chiens de meute qui chassent à courre deux à trois semaines par an. Chaque chien a un nom, le guide nous invite à aller sur le site : « la soupe des chiens de Cheverny », car les repas (un par jour seulement!) obéissent à un rite très particulier, donné par le « piqueux ». Mais il pleut… et nous allons aller à l’intérieur du château, dont on dit qu’il a servi de modèle à Hergé pour illustrer le château de Moulinsard. Il est vrai que la façade symétrique est harmonieuse. Le château appartient à la même famille depuis 1634, les Hurault de Vibraye. Leur généalogie illustrée par des tableaux permet d’admirer un portrait du Titien, un de Raphaël, et des pastels. La Joconde a été cachée ici pendant la guerre. Le mobilier est exceptionnel, par exemple commode Boulle ou « régulateur », une horloge de grande précision qui est exacte depuis le XVIII ème. Les murs de la salle à manger sont recouverts de cuir de Cordoue, les scènes représentant des épisodes du Quichotte sont magnifiques, sans restauration.
Le restaurant Les trois châteaux est excellent, service impeccable.
Et l’après-midi est consacré à Chambord. Là encore, la belle façade, bien connue, tellement complexe, baroque ! Même si ce n’est pas l’époque… Le château a été construit dans un but de prestige, simple (!) pavillon de chasse de François Ier, où le roi a très peu séjourné. Nous entrons sur le côté, par la grande allée où pouvaient entrer les chevaux, d’emblée dans la salle de la chasse. Le rez-de-chaussée est consacré à la logistique, on vit à l’étage, lorsque la cour accompagne le roi, où l’on accède par le magnifique escalier double (a-t-il été pensé par Léonard de Vinci ? Dominique de Cortone ? Pour imaginer ce qu’il est exactement, puisque de l’extérieur on ne devine pas les deux escaliers emboîtés, le guide nous suggère de se représenter une glace à l’italienne à deux parfums). Cet « escalier du roi » aux marches larges et peu hautes est accessible par des mules, puisque le roi transporte son mobilier à chaque visite. Les plafonds sont en voûte à caissons représentant 1000 salamandres et « F ». Mais il y a encore 77 autres escaliers et 486 pièces… qui ont peu servi de logement mais le premier étage a vu la première représentation du Bourgeois Gentilhomme. Tout en haut, belle terrasse au pied de la Tour Lanterne.
Et au retour vers le parking, « le palet solognot », nouvelle dégustation de biscuit !