Retour aux sources

par Marie-Annick

la source du Sail

   Nous nous retrouvons au hameau de « Le Bateau », près de Mirefleurs. Nous avons tous marché, un peu, pendant le confinement ; dès le déconfinement, nous avions repris les balades, mais c’est aujourd’hui notre première sortie EN GROUPE CBN ! Nous sommes 9 (c’est <10, nous respectons les mesures gouvernementales), regroupés à l’initiative de Georges et Colette. A la descente des voitures, pas d’embrassades (nous maintenons « la distanciation sociale »), mais pas de masques ; la joie des retrouvailles se lit sur tous les visages, et déjà fusent les rires !
   Nous commençons cette balade concoctée par Colette, dans la zone, classée « patrimoine protégé », du Marais et de la Source du Sail. À quelques pas, subsiste au milieu des cultures, grâce aux actions du CEN Auvergne, un des derniers prés salés, et de l’autre côté du chemin, cette source insolite sort dans une petite construction en pierre ; son eau très salée et radioactive aurait servi par ses boues à la fabrication de savonnettes. Le débit au niveau de cette construction est faible (moins d’un l/mn) à une température de l’ordre de 16°C et seules quelques bulles de gaz crèvent la surface de l’eau.

un étang près de la source du Sail

   Un peu plus loin, nous nous écartons du chemin et pénétrons dans une zone marécageuse (bien sèche aujourd’hui), proche de l’Allier, sillonnée de petits chemins qui font le tour de plusieurs étangs. Ici, c’est la pleine nature ; seul le croassement des grenouilles trouble le silence…
   Nous reprenons le chemin principal, d’abord large et dominé par le puy St Romain, puis ombragé quand il s’encaisse le long de l’Allier. Le bruit de l’eau nous accompagne, bruyant parfois lorsque la rivière forme de petites cascades ; quelques plages permettent d’approcher au plus près ; le débit est important !

   Nous arrivons au site de « la » source de l’eau « Sainte Marguerite », préservé lui aussi par le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Auvergne. La zone est classée « Natura 2000 » et se situe près de l’ancienne usine d’embouteillage, dont les bâtiments ont été conservés.
   Nous prenons le temps de découvrir chacune des sources, disséminées sur le secteur.
   Bactériologiquement pure, cette Eau Minérale est d’une efficacité absolue dans les congestions du foie et des reins. Diurétique, éliminatrice, elle régularise les fonctions de digestion et constitue un remarquable traitement contre l’obésité. Sainte-Marguerite, c’est l’Eau qui désintoxique et rajeunit !
   Cette eau est connue depuis des siècles pour sa richesse en bicarbonate de soude et en chlorure de sodium. Il existait des thermes où 600 curistes venaient se soigner ; la fermeture date de la fin du XIXème.

l’eau sort puissamment…

   Sur l’emplacement des anciens thermes ; l’eau sort puissamment « des murs » et laisse un dépôt de couleur rouge., coulant dans un petit chenal jusqu’à l’Allier… Il s’agit en fait de dépôts de carbonates ferrugineux.

la source du Tennis

  L’eau, légèrement gazeuse sort un peu partout…
   La Source du Tennis est adossée à un petit bâtiment (plutôt traditionnel comparativement aux bâtiments des autres sources). L’eau s’écoule aussi jusqu’à l’Allier.

   Plus étonnant, le bâtiment qui abrite la source Valois ! De grosses bulles au centre du bassin ; la source est bien là ! Il ressemble à un mini château-fort en roche volcanique avec un donjon !

la source Valois

le groupe à la source Valois

Certains d’entre nous montent au sommet de l’édifice pour avoir une vue d’ensemble du site…

   Les sources et leurs vertus médicinales ont permis à Sainte Marguerite de connaître une belle activité thermale depuis l’Antiquité jusqu’au XIXème siècle. On peut imaginer les curistes venir se servir à la buvette.

la source du Héron

   À coté, sous un dôme de bois, nous cherchons la source du Héron

   Là, pas de jaillissement… Serait-elle tarie ?  Les pierres blanchies témoignent de la teneur en chlorure de sodium.

le geyser de la source Brissac

   Plus près de l’Allier, et à l’air libre, la source de Brissac est « merveilleuse ». L’eau sort à une température d’un peu plus de 24,4°C et forme un petit geyser, qui jaillit toutes les 20 minutes. Chance, le spectacle commence dès notre arrivée…

   Réaménager l’écoulement de l’eau jusqu’à l’Allier a permis la réapparition de rares espèces de plantes : la « Puccinelle à épis distants », le « Scirpe Maritime » sont abondants ; plus récemment le « Plantain maritime » et la « Spergulaire marginée » sont réapparus suite à une extension volontaire du travertin (la surface a quadruplé en 10 ans). Ces espèces halophiles profitent de la haute teneur en sel de l’eau ; les plantes autour du travertin sont grillées…
   Le retour se fait par le même chemin. Arrivés aux voitures, nous décidons de faire la photo de notre groupe et de partager nos découvertes. Nous sommes masqués, saurez-vous nous reconnaître ?

http://www.eauvergnat.fr/une-belle-decouverte-a-sainte-marguerite

http://puy-de-dome63.over-blog.com/2015/03/sources-et-geyser-de-ste-marguerite.html

https://water-label.pagesperso-orange.fr/html/sainte%20marguerite.htm