CBN sur les traces de Valentin VIGNERON
par Georges G.
Dans le cadre des balades du Jeudi, un groupe de Ceyrat Boisséjour Nature est parti le 19 janvier à la découverte de l’œuvre de l’architecte clermontois Valentin VIGNERON.
Il est né en Creuse en 1903. Il se forma sur le tas, il n’eut jamais de diplôme, ce qui le desservit certainement à ses débuts, mais à la veille de la guerre sa réputation est assise : on lui doit 300 réalisations rien qu’à Clermont, jusqu’à sa mort en 1973.
Son style est caractéristique de l’époque : le béton armé s’impose mais les goûts restent néo classiques. La référence de son temps, c’est l’architecte Auguste Perret qui reconstruisit Le Havre à partir de 1946. La structure du bâtiment est en béton : poutres, poteaux, sont en relief sur ses façades ; l’espace « entre » est rempli de manière variée : béton, brique rouge pour les contrastes colorés et les jeux graphiques qu’elle permet, pierre, panneaux émaillés. Il prise les corniches, les colonnes à facettes, les décors en V que l’on assimilera à ses initiales, les colonnes tronconiques (diamètre de la base plus étroit que celui du sommet)…les grandes surfaces des crépis blancs ou beiges dans lesquelles sont imprimées des lignes rappelant les assises des constructions en pierre.
Avant guerre, il y a peu d’espace disponible dans le vieux Clermont. Le groupe se contente d’une petite incursion vers la Préfecture avec l’Hôtel Savoy (1934-1935) construit sur une étroite bande de terrain et qui évoque l’Hôtel Sabourin, conforme aux modèles du Mouvement moderne international.
En direction de Chamalières, il y avait davantage de terrains à construire. La promenade passe par la rue Bonnabaud, où, au carrefour avec la rue Rameau, trois des quatre immeubles d’angle sont son œuvre (1935, 1939, 1941). La petite rue Colbert pourrait porter son nom, encore que le rapprochement avec le Ministre qui finança Versailles ne lui aurait sans doute pas déplu : Valentin VIGNERON a conçu un grand nombre des édifices de cette rue de 1936 à 1958.
Puis ce sont ses réalisations sur les Boulevards Duclaux, les 9 immeubles du Bd Aristide Briand (architecture facilement identifiable et variétés des matériaux, revêtements ou frises de brique, frontons courbes, tuiles rondes décoratives, mosaïques bleues et blanches), et le charmant petit hôtel particulier du 24 Bd Jean Jaurès (1936), dont la façade est animée par le traitement en creux de sa travée centrale flanquée par des colonnes cylindriques.
Le parcours se conclut en fanfare avec l’imposant ensemble des Salins : Gare Routière (1961 à 1964) et Crédit Agricole (dans les années 1970), sa signature la plus prestigieuse.
Encore aujourd’hui, la mention « style Vigneron » donne du standing à une offre immobilière !