IMPRESSIONS CATALANES

(Par Martine C.)

le majestueux Canigou aux cimes enneigées (12 avril 2017)

Le vent qui vient à travers la montagne m’a rendu fou..….

Ces vers me reviennent en mémoire quand je repense à notre voyage en Catalogne. En effet, en fermant les yeux, j’aperçois dans l’échancrure d’une            sierra une grosse tête chenue jouant à cache-montagne avec les randonneurs qui grimpent à travers vignes et garrigues par des chemins caillouteux sous un            soleil de plomb : c’est le majestueux Canigou aux cimes enneigées… Me reviennent aussi en mémoire couleurs et odeurs, véritable festival des sens…buissons de cistes roses (12 avril 2017)

Couleurs des fleurs : nous traversons de véritables jardins sauvages aux teintes éclatantes : buissons de cistes roses ou blancs, coussins violets des lavandes papillon ou camphrée, jaunes genêts d’Espagne (pardon !), soleils des urospermums d’où émergent de blanches asphodèles sans oublier toutes les nuances de vert apportées par les oliviers, les chênes verts, les cades (genévriers) et les pins parasols aux formes tortueuses, sous lesquels broutent quelques rustiques « fagines » . Agaves et figuiers de barbarie aux raquettes épineuses sont bien typiques de ce climat semi-aride. En front de mer, les succulentes «  griffes de sorcière » forment d’épais tapis multicolores où domine le rose fuschia. Les lianes de salsepareille s’entrelacent çà et là. (pas vu l’ombre d’un schtroumpf !)les épais tapis de griffes de sorcière (12 avril 2017)

Ruelles, colorée à Collioure et d’une blancheur immaculée à Cadaquès (9 et 13 avril 2017)Couleurs minérales : elles se retrouvent sur les façades des maisons (jaunes, roses, brique) des ruelles de Collioure, Banyuls, Port-Vendres. Elles contrastent avec la blancheur immaculée des habitations catalanes : Cadaquès, LLança, Port de la Salva, Port Lligat… Le côté géologique est aussi présent : schistes primaires en plaquettes brunes ou noires aux reflets mordorés et célèbres, pegmatites claires à tourmaline du Cap Creus, où l’érosion côtière (embruns + tramontane) a sculpté des formes fantasmagoriques dont Salvador Dali s’est souvent inspiré.

forme fantasmagorique : lapin en pegmatite (14 avril 2017)Senteurs terrestres : celles des petites herbes de la garrigue : thym, serpolet, romarin, et autre marjolaine, à quoi se mêlent les parfums des citronniers et faux-orangers (Pittosporum ou Oranger du Mexique ? disputes de botanistes amateurs !)

Senteurs marines des petites criques (10 avril 2017)Senteurs marines des petites criques où il fait bon se restaurer (cocktail surréaliste de frites et de Coca à 16 h : j’hallucine !), sans oublier l’odeur quasi bretonne des délicieuses sardines grillées du soir.

Partout se manifestent également les signes d’une très ancienne présence humaine : Villages réfugiés au fond des vallées pour échapper aux razzias barbaresques, terrasses patiemment construites et constamment rebâties, où poussent oliviers et vignobles réputés…

Quelle foi fallait-il avoir pour élever un monastère aussi impressionnant que celui de Sant Pere de Rodes datant du Xe siècle ! Au dessus de cet édifice, l’accès au château en ruines de Sant Salvador de Verdera doit se mériter, Monastère de Sant Pere de Rodes et au dessus le château en ruines de Sant Salvador de Verdera (12 avril 2017)mais après les efforts d’une rude grimpette (et quelques beaux soleils à la descente), une vue imprenable se dégage sur la baie de Rosas, la plaine de Figueras et un grand pan de Méditerranée !

Cette foi est aussi manifeste dans les retables baroques richement dorés des églises (Collioure, Cadaquès), ainsi que le soir du Vendredi Saint lors des processions rythmées par le lancinant et lugubre martèlement des tambours, à la lueur des torches tenues par d’improbables centurions, les pénitents noirs portant la Vierge et le Christ en croix.

musée Dali à Figueiras (15 avril 2017)Nous terminons notre séjour par une visite culturelle à l’enfant du pays :            l’extravagant Salvador Dali a édifié dans Figueras, ville martyre du franquisme, un           surprenant théâtre-musée. Les guides ont su nous faire apprécier son immense talent de dessinateur et de peintre, analyser et décrypter certaines de ses toiles surréalistes.

Adéu

Un grand merci à Françoise, Carole et Alain, organisateurs de ce séjour si enrichissant.

(Photos de l’article transmises par Colette, Martine et Georges)