COMMENT LES VIGNERONS FONT FACE AU GEL

par Georges

Le climat ne sait pas ce qu’il veut.

Je sais que certains d’entre nous suivent de près l’actualité viticole.

Voici le résumé d’un article récent paru dans Ouest France.

   Le gel est, avec la grêle, le grand ennemi de la vigne au point de vue météo.
   Le gel est intégré dans la gestion des viticulteurs de Champagne ou de Bourgogne, mais ce n’était pas la première préoccupation de ceux du Bordelais, jusqu’à ce qu’un puissant gel de fin avril 2017 cause d’importants dégâts dans certaines récoltes.
   Cette année, à la même époque, il y a fait jusqu’à -1 degré dans certaines localités.
   Le gel est  désormais  intégré dans la gestion des vignes du sud ouest, et pour certains « jeunes » producteurs c’est  une donnée nouvelle, surtout qu’en février 2019, il a fait +20 : la vigne est de plus en plus en avance donc de plus en plus sensible.
   Quand la météo annonce des températures proches de zéro, ils sont en alerte, c’est une zone vicieuse, qui peut amener à réagir inutilement ou trop tard, donc dans tous les cas a un coût. Et l’alerte va se maintenir jusqu’à la fin des Saints de Glace soit +/- le 15 mai (cette année on annonce une chute brutale des températures).
   Les œnologues préconisent maintenant à titre préventif : tailler et plier les baguettes plus tard, nettoyer les sols car l’herbe capte l’humidité, moins planter de cépages précoces comme le merlot qui est le plus répandu dans le Bordelais.
   Se protéger du gel fait donc maintenant partie du métier, les grands châteaux se payent  les conseils de météorologues.
   Les équipements antigels sont onéreux et chers.

   Les plus classiques sont :

   l’aspersion qui consiste à asperger les ceps avec de l’eau. Ainsi les bourgeons sont pris dans une poche de glace sans que l’eau qu’ils contiennent ne gèle. L’on appelle cela le phénomène de surfusion. Cette technique est délicate, car le glaçon ne doit pas dégeler trop vite. Ainsi il faut arroser les parcelles jusqu’à ce que la température redevienne positive. L’aspersion est donc continue.

Ce système est considéré comme efficace mais demande des installations conséquentes : les tuyaux et les gicleurs sont très couteux. C’est pourquoi ce système est souvent réservé aux parcelles les plus exposées.

   les chaufferettes et les bougies qu’on dispose entre les plants pour gagner quelques degrés ; il faut en compter de 150 à 300 par hectare soit 2200€ l’hectare + la main d’œuvre. Elles ont 12 heures d’autonomie, elles permettent de faire face à deux ou trois nuits à risque, soit de 3 heures du matin au lever du jour. Ces brûlots permettent de créer des écrans de fumée afin de protéger les vignes.  Et il faut se méfier des vols…

   les bottes de foin sont un moyen plus bricolé ; il faut avertir la mairie, respecter des règles, distance par rapport aux routes etc… Cette technique de l’enfumage permet de créer un nuage artificiel pour protéger la vigne des basses températures et empêcher les rayons de soleil de brûler les bourgeons.

   les éoliennes, appelées tours antigel par les professionnels valent 50 000€ l’unité, elles rabattent au sol l’air capté en hauteur, plus chaud. Ces tours sont souvent mobiles, montées sur roues car pas esthétiques le reste de l’année.

   Réservés aussi à une élite, les hélicoptères réchauffent les bourgeons en frôlant les vignes. Cette opération demeure dangereuse, puisqu’elle s’effectue à l’aube, donc avec peu de luminosité.
Compter 1500 à 2000€ de l’heure, le plus cher avec une clause de priorité, car bien sûr tout le monde en a besoin au même moment mais à  100 euros la bouteille, les enjeux sautent aux yeux.

Sources :

un article récent paru dans Ouest France.

https://www.lesgrappes.com/magazine/