Séjour en Normandie (2)

par Monique et Jean-François

    Le mercredi, nous partons pour Lessay, centre d’une importante foire qui peut accueillir 300 000 personnes en trois jours ! La foire existe depuis le XIIème siècle, dominée par de grandes familles. On y achète chevaux, chiens, ovins caprins. Les habitants ont voulu retrouver la splendeur de l’abbaye, restaurée pendant 10 ans depuis les années 60 : église immense, sobre et élégante.

     Et nous arrivons à la fromagerie Réo qui fabrique du camembert de façon artisanale avec du lait cru de vaches normandes. 85 personnes y travaillent dans une atmosphère à 30° et 80 % d’humidité, mais le résultat est à la hauteur : dégustation et achats !

     Nous sommes passés souvent devant la forteresse impressionnante de St Sauveur le Vicomte, mais nous nous arrêterons plus tard dans la cour de celle de Bricquebec, magnifique et chargée d’histoire…

musée Airborn (Ste Mère Église)

parachutiste sur l’église (Ste Mère Église)

batterie d’Azeville

L’après-midi, nous entamons les visites relatives au Débarquement de Normandie par la première commune libérée : Ste-Mère-Église. Visite du musée des troupes aéroportées (les bâtiments reproduisent ce qu’ont vécu les aviateurs et parachutistes avant l’arrivée des navires), et puis nous allons à Ste-Marie-du-Mont (« Utah Beach »), lieu de parachutage de la 101ème division américaine. Et enfin, c’est Azeville, où nous visitons les souterrains d’une batterie allemande, un des nombreux éléments du mur de l’Atlantique : véritable ville souterraine dont les salles sont reliées par 300 m de galeries.

     Jeudi matin, le bocage normand ! Nous partons vers Bricquebec dont le château (Xème-XIème) a été construit au moment où le Cotentin est rattaché au Duché de Normandie (933). L’architecture est intéressante, le donjon a douze côtés ! Il est transformé en hôtel.

     Nous allons visiter la cidrerie de la Chênaie, dont le propriétaire nous conte l’histoire. Cidre, jus de pomme, liqueur de pomme, calva, vinaigre de cidre, le tout entièrement bio : les trois ha de pommes acides ne sont pas traités…

     L’après-midi nous mène à Villedieu-les-Poêles, première Commanderie d’Hospitaliers de France. « les poêles » renvoie bien à l’ustensile de cuisine en cuivre, car la ville se dote de fonderies et dinanderies dont l’apogée se situe aux XVIII et XIXèmes siècles.

fonderie de cloches de Villedieu les poêles

étamage à l’atelier du cuivre

Il n’y a plus qu’un seul atelier de cuivre et la fonderie de cloches date de 1865, quand le train a sonné le glas des fondeurs itinérants. La visite de l’atelier est passionnante, il faut 7 semaines pour faire un moule de cloche, une minute pour couler le bronze, une semaine pour refroidir… Et puis un accordeur donne le son désiré. Ici comme dans la dinanderie, chaque artisan est à son poste, nous passons de l’un à l’autre, dinandier, étameur, marteleur…

cimetière de Colleville

     Le vendredi, la journée est consacrée aux souvenirs du Débarquement et de la Libération. Après Carentan, au milieu de polders pleins d’oiseaux et de batraciens, nous arrivons sur les lieux des batailles de 1944,

cimetière de Colleville

sur les plages dont on retient maintenant les noms de code. À Colleville-sur-Mer, nous nous rendons au cimetière américain, le plus grand des cimetières du Débarquement.

musée du débarquement à Arromanches

Nous repartons pour Arromanches. Après le restaurant en bord de mer, nous sommes dans un musée où l’on comprend tout de la construction-éclair d’un port artificiel monté de toutes pièces pour permettre le débarquement surprise des hommes et du matériel. Visite extraordinaire, technique mais aussi historique, avec le rappel de touts les régiments qui y ont participé, quelle que soit la taille de leur armée. Le régiment français était dirigé par le Commandant Kieffer.

batterie de Longues sur Mer

     Nous reprenons la route le long de la côte jusqu’à Longues-sur-mer où se trouve là aussi des vestiges du mur de l’Atlantique, avec une batterie allemande qui a conservé ses blockhaus. Petite marche côtière entre pluie et soleil, la beauté du paysage contraste avec ces restes d’une période bien sombre. Nous terminons là cette journée riche en émotions, avec le sentiment d’avoir mieux compris ce que l’on avait appris en cours d’Histoire, lu dans les livres, vu dans les films. Les lieux sont irremplaçables, même si la Normandie a retrouvé sa quiétude et sa richesse.

     La semaine a été dense, la bonne humeur et la ponctualité CBN toujours au rendez-vous !

     Le lendemain, nous abandonnons le plat pays pour retrouver nos montagnes…